B)L'insécurité des réseaux sociaux

B) L'INSECURITE DES RESEAUX SOCIAUX:

Le droit à l'image

L'article 9 du code civil prévoit que lors de la publication d'une photo ou vidéo dans un média chacun «a droit au respect de sa vie privée», il est donc obligatoire pour le publicateur d'obtenir une autorisation de l'individu concerné qui doit déterminer si le contenu porte atteinte ou non au respect de sa vie privée et de son image. Malheureusement cet aspect de la loi n'est pas toujours respecté dans le cas des publications sur les réseaux sociaux.

Source: Numérama.com

On peut souligner l'existence de certaines exceptions comme celle des personnalités. Si celle ci est photographiée dans l'exercice de sa fonction c'est à dire dans le cadre de sa profession, la personne publiant le contenu n'a pas besoin d'une autorisation spéciale, en revanche, si elle est photographiée à son insu, par exemple lors d'une sortie au cinéma ou une soirée entre amis, là, elle peut en faire interdire la publication.

Pour les photos Facebook la déclaration des droits et responsabilités stipule que "la photo reste la propriété de son auteur".

On peut ici citer le cas de Boris Boillon, qui a occupé la place d'ambassadeur de France en tunisie et qui regrette aujourd'hui la publication d'une photo de lui en maillot de bain, qu'il a lui même publié sur copainsdavant.com. Ce cliché était donc accessible à tous et a été repris par plusieurs médias Français. Son avocat n'a engagé aucune poursuite mais a stipulé qu'il n'avait donné «aucune autorisation à quelque média que ce soit de diffuser et de publier des images privées". Chaque utilisateur d'un réseau social dispose du droit à l'image et peut demander le retrait d'une publication qui pourrait leur nuire jusqu'à aller au procès. Il est donc nécessaire de surveiller ce que postent nos contacts mais aussi ce que nous postons sur les réseaux sociaux.

Source: Celebpictu.com Source: Keek.com

Toujours une trace

Source: FredDavazza.net

En effet sur internet il reste toujours des traces de nôtre passage. Que ce soit la création d'un contenu, le partage d'une photo ou bien le fait de "liker" un contenu, il est quasiment impossible d’effacer entièrement une information mise en ligne. Lorsqu'on consulte une page internet, celle-ci est enregistrée dans l'ordinateur pour permettre sa visualisation: il reste donc toujours une trace de notre navigation.

Dans le cas de Facebook, les commentaires postés sur le mur d’un ami sont conservés dans les ordinateurs du réseau social et constituent des traces.

Pour Twitter, c'est le 14 avril 2013 que le Congrès Américain décide d'acquérir l'intégralité des messages de Twitter et de les archiver, Biz Stone, l'un des fondateurs, annonce même qu'il "est très enthousiasmant que les tweets fassent désormais partie de l'histoire". Les messages seront donc conservés et consultables par tous, ainsi toute personne inscrite devra assumer ses propos.

Enfin, les moteurs de recherche collectent de nombreuses informations sur nous comme l’adresse IP de notre ordinateur, les informations contenues dans les cookies (qui sont des témoins de connexion définis par http), des mots clés que nous avons saisi et le lien sur lequel nous avons cliqué.

Beaucoup de personnes postent ainsi des photos de soirées "bien arrosées", des opinions politiques ou religieuses, des films personnels, des préférences sexuelles sans même avoir pris conscience des dangers auxquels ils s'exposent.

En effet la diffusion de ces informations sur le réseau peut avoir des conséquences désastreuses car certains professionnels tel que les ressources humaines, les compagnies d’assurances ou la recherche de personnes disparues utilisent des données extraites d’internet pour vérifier, compléter ou valider des dossiers de candidats ou de clients.

Il est donc très facile pour un employeur de se documenter sur nous, et il peut être amené, comme nous le verrons dans la partie suivante, à se demander si nos valeurs affichées sur un réseau social, sont compatibles avec celles de l’entreprise.

Il y a cependant une remise en cause de Google et Yahoo qui en 2008, ont tenté de réduire la durée de conservation des données.

Pas de comptes sécurisés

Sources: veille-techno.blogs.ec-nantes.fr

Il n'est pas rare de voir de nombreuses personnes se créer un compte sans se soucier des paramètres de sécurité et de confidentialité que leur propose le réseau social. Leur profil visible par des inconnus laisse parfois même accès à des données plus personnelles tel que le domicile, les activités et le lieu de travail ou le lycée.

Ainsi les réseaux sociaux deviennent le lieu de "chasse" favoris des cambrioleurs, en effet poster des photos, des vidéos, des commentaires sur ses projets du week-end et de vacances, ou encore communiquer sur ses déplacements au fil de la journée constitue de véritable preuves pour ces derniers qui sont prêts à épier nos moindre faits et gestes afin de trouver le moment propice pour passer à l'action. Selon une étude menée de novembre 2012 à octobre 2013 par l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP), plus de 75% des cambrioleurs aux Etats-Unis utiliseraient Twitter ou Facebook pour s'informer sur leurs victimes.

Piratage

Source: lavieeco.com

Un bond de 69,8% en un an.

En 2010, selon Sophos, entreprise proposant des logiciels anti-virus, 57% des utilisateurs de réseaux sociaux en ligne se disaient "spamés", et plus du tiers (36%) ont indiqué avoir été victimes de virus ou autre logiciels malveillants.

Avant tout on distingue différents types de piratage:

• Il a premièrement les spams qui arrivent sur le compte. "Les réseaux sociaux sont assez bien protégés contre ce type de piratage", explique Damien Bancal, journaliste pour Zataz (journal d'actualité informatique) "car pour pouvoir envoyer un spam, le pirate doit être "ami" de la victime".
• Ensuite, il y a les fausses pubs qui renvoient directement sur des sites malveillants et dont le code permet de récupérer les données de la victime.
• Enfin, il existe de faux groupes dans les réseaux sociaux. C'est la cas pour Facebook, qui propose un lien vers une page de "phishing" de l'anglais "password harvesting fishing" signifiant "pêche aux mots de passe" où l'individu rentre des données personnelles comme son nom, son mot de passe et même parfois ses coordonnées bancaires en croyant s'adresser à une société de confiance. Selon Zataz.com, le 21 janvier 2010 un groupe de ce type intitulé "Appel gratuit partout dans le monde 24h/24 7J/7 avec Facebook" comptait 49.415 membres.

Quelques secondes après que les informations soient récupérées, le pirate les revend entre dix et quinze dollars en général sur un forum spécialisé.

Selon une analyse menée en septembre 2009 par l'éditeur PC Tools, logiciel utilitaire, plus de la moitié des internautes français (56%) n'utilisent qu'un seul mot de passe pour l'ensemble des sites où ils sont inscrits. Le pirate peut donc obtenir de nombreuses informations supplémentaires comme l'adresse du domicile, le nom de l'agence bancaire ou numéro de compte, puis continuer à le voler. Damien Bancal, journaliste pour Zataz nous rappelle que "Les gens doivent comprendre qu'il ne faut pas tout dire sur internet".

Géolocalisation:

Source: lenouveleconomiste.fr

La géolocalisation sur les réseaux sociaux existe depuis 2006, cette fonction leur permet de ne plus se limiter au virtuel mais bien de s'enraciner dans le réel. On peut ainsi recommander, se faire recommander ou se retrouver dans des lieux en un simple clic, il est aujourd'hui possible de retracer physiquement et à tout moment le trajet effectué par vos proches ou même par des inconnus personnes en lançant une simple alerte. D'après le psychiatre et psychanalyste Serge Tisseron "Avec les portables, les tablettes, les écrans tactiles, sans oublier Skype et son relais vidéo, nous vivons désormais beaucoup plus dans une « réalité augmentée » (…) que dans un cybermonde fermé sur lui-même". Mais ces services suscitent évidement de nouvelles questions, on peut en effet être amené à ce demander si cette surveillance permanente ne pourrait pas donner naissance à de réels risques pour la vie privée de l'individu. Il est vrai que savoir où se trouvent ses amis, ses enfants ou son conjoint à tout moment pourrait conduire à des détournements et avoir de réelles conséquences sur la vie privée et sociale. Nous pouvons cependant souligner un point positif: l'utilisateur peut choisir d'activer ou de désactiver ce service a tout moment, mais il est encore ici question de rester vigilant et prendre connaissance des paramètres disponibles car dans de nombreux cas la géolocalisation est activé automatiquement.